Communication non-violente
Descriptif
La communication non-violente, ou CNV, est une méthode de communication qui a pour but de clarifier ce qui se passe en soi et de communiquer avec d’autres.
Elle propose de porter son attention sur 4 points (OSBD) :
- Observation (O) : décrire la situation en termes d’observation partageable ;
- Sentiment (S) : exprimer les sentiments ressentis face à cette situation ;
- Besoin (B) : clarifier le(s) besoin(s) qui est la source du sentiment ressenti ;
- Demande (D) : faire une demande respectant les critères suivants : réalisable, concrète, précise et formulée positivement. Si cela est possible, que l’action soit faisable dans l’instant présent. Le fait que la demande soit accompagnée d’une formulation des besoins la rend négociable. (Wikipédia)
Dans cette méthode la girafe est le symbole de la personne qui maîtrise la communication non-violente, et le chacal celui de la violence ordinaire.
Promesses
Par la prise en compte des besoins de chaque être humain, la CNV favoriserait le bien-être et l’épanouissement de chaque être humain, enfant et adulte, développerait la capacité de chacun à vivre dans le respect de lui-même, des autres et de son environnement. La CNV contribuerait à la prévention dans le domaine de la santé, soutiendrait la qualité du lien social et favoriserait le respect de l’environnement.
Elle agirait dans un esprit de laïcité, respectueux de la diversité sociale, culturelle et des croyances de ses membres. (source)
On trouve aussi dans les effets annoncés : la prévention de l’épuisement professionnel, devenir des adultes inspirants, prévenir le harcèlement, développer : l’écoute empathique, des relations respectueuses et la capacité à faire face aux critiques.
Origine
La CNV a été formalisée par le psychologue américain Marshall Rosenberg au milieu des années 60 en s’appuyant sur l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers dont il fut un élève. L’expression « non violente » est une référence au mouvement de Gandhi et signifie ici le fait de communiquer avec l’autre sans lui nuire.
La CNV affirme ne pas reposer sur une religion même si dans ses ouvrages et interventions, Rosenberg cite fréquemment Gandhi, Krishnamurti, l’évangéliste Matthieu, Martin Buber, ou Teilhard de Chardin. (Wikipédia)
Points de vigilance
- Le discours sur et autour de la CNV renvoie régulièrement à des dimensions spirituelles ou religieuses
- La CNV peut-être utilisée et/ou ressentie comme étant un procédé manipulatoire qui empêche l’autre d’exprimer légitimement sa colère ou son désaccord
L’avis de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
“Il convient de rester vigilant sur les mouvances proposant des modes d’éducation alternative (écoles ou stages) pour des enfants et des jeunes en difficulté scolaire ou dans le cas d’élèves autistes.
[…] La prudence s’impose également face à l’augmentation des formations courtes à destination des personnels de l’éducation nationale, sur le thème de la « communication non violente » menées parfois par « des coachs et spécialistes auto-proclamés » dont les formations et les qualifications n’ont pas été contrôlées. La plus-value de ces interventions n’a pas été établie.”
“Beaucoup des pratiques proposées – parmi les plus courantes : méditation de pleine conscience, de pleine présence, communication non violente, éducation bienveillante, massages entre écoliers, ennéagramme, EFT –, ne reposent pas sur des formations et des qualifications certifiées. Elles peuvent induire un amateurisme de la part des instructeurs. Les résultats annoncés, n’ayant souvent pas fait l’objet d’études scientifiques concluantes, reposent sur des témoignages proclamant les bienfaits des méthodes.”
Rapport d’activités 2018-2021 pp 41 & 44
Et si on faisait plutôt…
- de la médiation par les pairs
- des messages clairs (méthode créée par une enseignante)
Pour aller plus loin
- “Éducation positive et communication non violente : gare au risque de manipulation” dans l’Express (juillet 2022)
- “CNV : une communication sans violence ?” une série en podcast de Méta de Choc
Un autre problème oublié de la cnv est l’utilisation stéréotypée d’animaux : il y en a des bons, des mauvais : la girafe est gentille, le chacal est méchant. Cela peut paraître anodin mais ça ne l’est pas. On apprend à la fois à intégrer des stéréotypes en général puis plus particulièrement les stéréotypes à propos des animaux (#balancetonporc). Et toute la CNV est basée sur ces stéréotypes animaux. Pour moi une autre raison de ne pas l’utiliser.
Bonjour,
J’ai suivi une formation qualifiante sur les CPS (compétences psycho-sociales) dispensée par l’ARS d’Ille-et-Vilaine et l’association Addictions France, dans l’EPLE où je suis en poste (classé ZEP), lors de laquelle il fut question, entre autres, de la CNV. Bien encadrée, cette pratique de communication est tout à fait pertinente auprès d’élèves en difficulté ; pour cultiver la bienveillance, le respect et la compréhension de l’autre, et pour s’adapter à la variété des situations que nous rencontrons tant dans nos vies personnelles que professionnelles.
Merci pour votre avis, je sais que c’est ce que pensent de bonne foi l’immense majorité des formateurs et des personnes formées mais c’est justement cette pertinence, pour une mise en place à l’école, que j’interroge ici.
Je vous invite vraiment à écouter le podcast de Méta de Choc sur le sujet, il est très nuancé et éclairant.
Merci ! J’ai refusé de participer en tant que professeur à une formation à la cnv en arguant le manque de validation scientifique. Mes collègues qui y ont assisté ont été outrés par le message délivré et ont trouvé que la méthode ne se mettait pas assez du côté des victimes en cas de problème.