Écopsychologie
Descriptif
L’écopsychologie est un champ transdisciplinaire qui cherche à explorer et à soigner les relations profondes entre les humains et la Terre. Plutôt qu’une discipline structurée, elle se présente comme une démarche reposant sur des principes fondamentaux, visant à reconnecter l’humain avec la nature. Selon Michel Maxime Egger, sociologue et auteur d’une introduction à l’écopsychologie, cette discipline va à la racine des problèmes écologiques, qu’il identifie comme étant de nature culturelle, découlant de la rupture du lien entre l’homme et la nature.
Elle intègre diverses activités, telles que les pratiques contemplatives, les constellations familiales, les pratiques chamaniques, le Travail Qui Relie (TQR), ou encore l’approche des 8 Shields, tout en soulignant que l’état de notre environnement est le reflet de notre monde intérieur.
L’écopsychologie se veut donc à la fois un processus de guérison individuelle et collective, ainsi qu’un outil pour repenser notre rapport au monde naturel.
Sources : Wikipedia & la charte de l’AFECOP (Association Francophone d’EcoPsychologie)
Promesses
L’écopsychologie rentre dans les écoles via des supports, des contenus et des interventions concernant l’écologie, notamment dans le cadre de la « classe dehors ».
On retrouve très souvent les promesses suivantes :
- Connexion avec la Nature : les enfants sont encouragés à se connecter avec la nature à travers des activités comme les promenades, les excursions, et les cueillettes, mais aussi parfois des moments de gratitude, de la méditation, des rituels…. pour développer une relation plus authentique avec eux-mêmes, les autres, et le monde qui les entoure.
- Compétences critiques : le développement d’un esprit critique chez les enfants vis-à-vis de la science et des dynamiques sociales pour faire des choix en toute conscience et s’engager personnellement et collectivement pour l’environnement.
- Bien-être psychologique : la connexion profonde avec la nature contribuerait au bien-être psychologique des enfants. Elle les aiderait à exprimer leurs émotions et à développer leur perception sensible de la nature.
L’écopsychologie prétend donc proposer un cadre éducatif et thérapeutique pour enrichir le développement des enfants en les connectant plus profondément à la nature, tout en cultivant leur conscience écologique et leur bien-être psychologique.
Origine
L’écopsychologie trouve ses racines dans les travaux de penseurs influents tels que Carl Gustav Jung et Robert Greenway (journaliste et éducateur), ce dernier ayant introduit la psychoécologie en 1963 à l’université, en combinant la psychologie transpersonnelle et des séjours en nature pour dépasser le dualisme occidental.
Le terme « écopsychologie » a été inventé par le sociologue Theodore Roszak en 1992 dans son ouvrage “The Voice of the Earth”, où il critique l’anthropocentrisme de la psychothérapie occidentale et propose la notion d’un « inconscient écologique ». Inspiré par Paul Shepard et son livre “Nature and Madness” (1982), Roszak met en avant une psychologie qui soutient l’interaction entre le corps, l’âme, l’esprit, et le monde naturel pour transformer la conscience humaine. Aux côtés de psychologues comme Allen Kanner et Mary E. Gomes, il observe le fossé entre les sciences écologiques et humaines, ce qui les conduit à créer un champ transdisciplinaire pour explorer les liens entre la psyché et la nature. Joanna Macy, auteure et pionnière de l’écopsychologie pratique, a également contribué à ce mouvement en initiant les ateliers du « Travail Qui Relie », où elle utilise des rituels et des exercices pour faire prendre conscience de l’interdépendance de tous les êtres et de la souffrance partagée entre l’humain et la Terre.
Source : Wikipedia
Déclinaisons
éco-anxiété, éco-reliance, éco-émotions, éco-thérapie…
Points de vigilance
- L’écopsychologie n’est pas une discipline scientifique mais un “fourre-tout”, elle manque d’appuis en matière de psychologie malgré son nom. Elle n’a pas davantage de contenus scientifiques concernant l’écologie. Son nom évoque quelque chose de sérieux et scientifique mais c’est trompeur.
- L’écopsychologie est très axée sur l’idée que soigner l’esprit reviendrait à guérir la Terre, on est donc dans une approche croyante et spirituelle. On trouve de façon récurrente l’idée forte que la Nature serait un miroir de notre état intérieur et que se changer nous-mêmes intérieurement changerait le Monde. Cela pourrait éventuellement sembler pertinent si c’était appuyé sur des éléments clairement mis en évidence, ce qui n’est pas le cas. De plus, le soin et le développement personnel des enfants ne relèvent pas de l’École.
- De nombreuses propositions et activités relèvent de pseudo-sciences ou pseudo-thérapies avec l’objectif de développer l’intuition et la pensée magique en rejetant toute démarche scientifique. On retrouve cela notamment dans le RPPN (Réseau des Pédagogues Par la Nature), pourtant souvent recommandé par l’Institution, qui mélange des activités pédagogiques pertinentes avec d’autres relevant de la spiritualité et aucune qui soit de nature scientifique.
- Certaines critiques pointent également l’influence importante des théories de l’effondrement, ce qui peut renforcer des perspectives pessimistes, fatalistes et anxiogènes chez les enfants.
- Les personnes se revendiquant écopsychologues n’ont très souvent aucune formation sérieuse en psychologie et tout un tas de certifications douteuses relevant de pratiques pseudo-scientifiques et pseudo-thérapeutiques.
L’avis de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
La Miviludes n’a pas pour le moment émis d’avis concernant l’écopsychologie en général mais elle a reçu plusieurs alertes dont elle fera peut-être état dans son prochain rapport.
Cependant elle appelle à la plus grande vigilance concernant plusieurs pratiques intégrées ou associées à l’écopsychologie, notamment la méditation (cf fiche dédiée), le chamanisme et les “constellations familiales”.
Concernant ces dernières, elle détaille dès son rapport de 2007 des mécanismes d’emprise et de contrôle mental et décrit des caractéristiques qui lui permettent d’avancer qu’il s’agit de psychothérapies sectaires.
Et si on faisait plutôt…
… des approches scientifiques, artistiques, expérientielles, concrètes sans qu’il soit besoin d’y insuffler des croyances ?
La classe promenade telle qu’imaginée par Freinet est un bon exemple d’approche pédagogique tout à fait pertinente.
Pour aller plus loin
- Le podcast de Méta de Choc sur l’écospiritualité en 2 parties
- Le podcast RadicalLibre, une pépite atypique sur l’être-au-monde et l’écologie humaine contemporaine
- Le point de vue de Joseph Reser, chercheur australien en psychologie environnementale
Bonjour
la « promesse » comme vous dîtes de l’écopsychologie est d’abord et avant tout d’explorer les liens entre notre psyché et l’état du monde. Elle offre avant tout un espace (absent partout) de parole où il est possible d’explorer en groupe ce que cela nous fait, en quoi cela nous affecte de vivre au milieu d’une 6e extinction de masse (1000 fois plus rapide que toutes les autres, et dont l’humanité technologique capitaliste et industrielle est responsable) et parmi des structures de pouvoir qui ne font absolument rien pour endiguer cette marche vers l’abîme.
Les suicides de jeunes adolescents n’ont jamais été aussi élevés.
L’écoanxiété, l’angoisse face à une société mortifère sont bien réelles. Je conçois qu’il y a des dérives, c’est évident. Mais mettre de côté d’emblée et attiser la suspicion de la sorte n’est pas la meilleure attitude non plus. Avez-vous lu des ouvrages traitant d’écopsychologie ?
Merci pour ce message qui confirme que j’ai bien compris de quoi il retourne et donc le contenu de ma fiche.
Le souci ce ne sont pas seulement les dérives (même si ça suffirait pour écarter de l’École par principe de précaution) mais surtout le manque d’assises sérieuses et scientifiques de la discipline « écopsychologie », qui d’ailleurs n’en est pas une.
Je vous laisse la responsabilité des liens de cause à effets que vous faites sans les sourcer et aussi des intentions que vous me prêtez.
Mon seul souci ici est de protéger les enfants, qui ont le droit d’être en sécurité à l’École.