Méditation de pleine conscience
Descriptif
La méditation de pleine conscience (MPC) consiste à ramener son attention sur l’instant présent et à observer les sensations ou pensées tandis qu’elles apparaissent puis disparaissent : c’est l’attention portée à l’expérience vécue et éprouvée, sans filtre (on accepte ce qui vient), sans jugement (on ne décide pas si c’est bien ou mal, désirable ou non), sans attente (on ne cherche pas quelque chose de précis). (source Wikipedia)
Promesses
Utilisée à l’École, elle permettrait de favoriser la concentration, de réduire le stress, d’améliorer la gestion des émotions, de développer les compétences psychosociales, de préserver la santé mentale, d’apaiser le climat scolaire…
Elle est le plus souvent présentée comme étant laïque et sans contre-indication pour les enfants et les jeunes.
Origine
La « réduction du stress à partir de la pleine conscience » (en anglais, Mindfulness-Based Stress Reduction ou MBSR) a été développée par Jon Kabat-Zinn en 1979. Professeur émérite de médecine, il a suivi pendant ses études des enseignements bouddhistes. La méditation Mindfulness est une adaptation de la méditation bouddhiste pleine conscience qui vise à combattre l’angoisse, le stress, la maladie et la douleur.
Jon Kabat-Zinn est membre du conseil d’administration du Mind and Life Institute, un groupe qui organise des dialogues entre des représentants bouddhistes réunis autour du 14e Dalai Lama et des scientifiques occidentaux pour promouvoir une compréhension plus approfondie des différentes façons de connaître et de sonder la nature de l’esprit, les émotions et la réalité. (sources Wikipedia articles pleine conscience et Jon Kabat-Zinn)
Autres dénominations
MPC – mindfulness – pleine présence – présence attentive – pratique de l’attention
Points de vigilance
- Il existe de très (trop ?) nombreuses études qui prouveraient les bienfaits de la MPC, les effets sont souvent faibles et deviennent non significatifs quand la méditation de pleine conscience est comparée à une autre activité agréable. Les financements de ces études sont massifs et très souvent non neutres. On trouve des éléments précis et documentés sur les études et leurs financeurs sur le site de Free Binder.
- Les contre-indications ne font pas consensus et ne sont pas répertoriées par une autorité médicale. La plupart des promoteurs disent qu’il n’y en a aucune, d’autres signalent que la méditation de pleine conscience serait contre-indiquée en cas de dépression sévère, de psychose et de présence d’un trauma. Un enseignant n’est pas compétent pour déterminer si chacun de ses élèves est potentiellement concerné ou non. Il y a selon les estimations de la Ciivise 1 enfant sur 10 victime d’agressions sexuelles, soit en moyenne 2 par classe, et plus si on ajoute les autres types de maltraitances. Il existe donc des risques d’exposer sans le savoir, plusieurs élèves de sa classe à une pratique qui peut aggraver leur état.
- La méditation modifie l’état de conscience, elle est un outil très utilisé par les groupes à dérives sectaires pour mettre leurs adeptes sous emprise. Banaliser cette pratique dès le plus jeune âge à l’école peut ne pas être sans conséquence.
- La MPC même présentée isolée de son contexte et privée de son contenu spirituel oriental est de l’avis de certains un bouddhisme camouflé ce qui contrevient au principe de laïcité. Les organisations qui promeuvent la MPC à l’École sont toutes plus ou moins directement impliquées ou en contact avec des personnalités et des pratiques relevant de la spiritualité et des pseudosciences. Il n’est pas rare que les formations MPC destinées aux enseignants proposent d’autres pratiques plus ou moins problématiques en complément ou carrément pour le maintien de « l’attestation » octroyée aux personnes formées (qui n’a aucune valeur officielle).
L’avis de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires)
“La méditation de pleine conscience, qu’il faut resituer dans le contexte plus large des méditations, est une pratique qui ne fait pas l’objet d’un consensus scientifique. Si de nombreuses expérimentations sont menées, les résultats de celles-ci sont à manier avec précaution au regard de leurs limites méthodologiques et des questionnements légitimes autour de leur finalité. Les éléments communiqués à la MIVILUDES sur la méditation et la méditation de pleine conscience font état de différents risques qu’il s’agit d’identifier et de garder en tête, a fortiori dans la perspective de l’introduction de la méditation de pleine conscience auprès d’enfants et d’adolescents. En l’absence d’essais cliniques concluants et d’un avis de la Haute Autorité de Santé sur cette pratique, son introduction auprès d’un jeune public ne devrait pas être envisagée.”
(rapport 2021 de la Miviludes pp 116-117)
L’avis du CSEN (Conseil Scientifique de l’Education Nationale)
Une note de novembre 2022 conclut que la méditation à l’école devrait a minima être strictement encadrée ou, si on veut être prudent, réservée à la recherche scientifique :
“Le CSEN ne voit pas de raison impérieuse d’interdire la pleine conscience et d’autres pratiques de bien-être dans l’EN, mais ces pratiques devraient être strictement encadrées. Compte tenu des nombreuses questions restant ouvertes à propos de ces pratiques, et de l’incertitude résultante sur l’analyse bénéfices/coûts, une attitude prudente pourrait être d’en limiter pour l’instant l’usage au cadre des recherches scientifiques. Une attitude plus confiante serait d’autoriser les pratiques sous réserve de conformité aux protocoles scientifiquement validés dans l’état actuel des connaissances.”
(p7)
L’avis du collectif No FakeMed
“La méditation est une pratique qui peut présenter un intérêt personnel dans un objectif de détente et de bien-être. Son utilité dans les pratiques de soins doit continuer à être évaluée, mais ne peut en aucun cas être proposée comme une thérapeutique, mais bien plus comme un outil.
La méditation ne reposant pas sur des formations et qualifications certifiées, celle-ci ne doit pas à l’heure actuelle être proposée dans les écoles et quand elle s’inscrit dans un parcours de soins, elle doit se limiter à un accompagnement par un professionnel de santé.”
(Source)
Témoignage
Ce témoignage n’est pas une preuve mais il confirme que faire méditer des enfants ayant subi un traumatisme n’est pas anodin et que cette question mérite d’être creusée.
Il m’a été envoyé spontanément, il est publié ici de façon anonymisée et avec l’accord de l’intéressée.
« Je suis AESH (accompagnante d’élèves en situation de handicap) depuis quelques années et j’ai constaté une fois les méfaits de la méditation sur un enfant.
Je faisais un remplacement dans une classe d’école élémentaire, l’enseignante avait pour habitude de faire occasionnellement une séance de méditation avec le programme « calme et attentif comme une grenouille ». Quand elle a lancé la séance un enfant que je ne connaissais pas et qui était déjà agité, s’est mis dans un état pas possible d’agitation. Il n’a pas été obligé à rester assis et à suivre la méditation mais a dû rester dans la salle de classe. Je l’ai entendu demander à sortir, l’enseignante lui a dit non. Ayant pour habitude d’observer le comportement des enfants j’ai senti que quelque chose en lien avec la méditation le dérangeait fortement.
J’ai appris plus tard que cet enfant avait été sexuellement agressé. Je l’ai également entendu verbaliser à la directrice qu’il « avait du mal à se concentrer à cause de toutes les choses qui étaient dans sa tête », et qu’il « n’arrêtait pas d’y penser ».
J’ai donc fait un lien sur la base de mon observation et de ce que j’ai ensuite appris et me suis mise à rechercher des informations sur des méfaits possible de la méditation. »
Et si on faisait plutôt…
… de la relaxation, un temps calme, un moment de pause.
Pour aller plus loin
Le livre « La méditation de pleine conscience – L’envers du décor » d’Élisabeth Martens chez Investig’action
La vidéo « La Pleine Conscience, méditation bidon ? » sur la chaîne d’ACult.Officiel